Bernard GUIFFAULT
Fin de vie :
faut-il changer la loi ?
Depuis
dix ans, multiples ont été les propositions de loi tendant à faire
reconnaître, à certaines conditions, un droit à demander la mort.
Quels sont les arguments des partisans d’une telle législation ?
L’euthanasie ou l’assistance médicale au suicide sont légalisées dans
des pays en nombre croissant et à des conditions strictes. Elles
permettent d’éviter de devenir la proie de souffrances insupportables.
Les sondages montrent que 90 % des Français y sont favorables. C’est
enfin une ultime liberté au nom de l’autonomie de la personne.
La cause paraît entendue.
Pourtant,
les opposants soulignent que ce qui devait rester un acte exceptionnel
tend à se banaliser. Ce qui devait rester limité à des situations de
souffrances insupportables tend à s’appliquer à des personnes «
fatiguées de vivre ».
Les
sondages d’opinion ? Leurs résultats dépendent de la façon de poser les
questions. Pour soulager les souffrances, les soins palliatifs
existent. Mais ils ont un coût et la promotion de l’euthanasie peut
dissuader les autorités à faire l’effort nécessaire. Enfin, ce n’est
pas une liberté que l’euthanasie instaurerait mais une contrainte
insidieuse qui s’abattrait sur les patients qui se sentiraient invités
à demander la mort, sur leurs proches et sur les soignants.
Pour
les chrétiens, « l’aide active à mourir » franchit un interdit, viole
le commandement de Dieu : « Tu ne tueras pas » (Ex 20.13 ; Dt 5,17).
C’est la fraternité et la charité en acte du bon Samaritain,
l’accompagnement du malade et le soulagement de la douleur, qui sont
leur boussole.
Nous avons recueilli leurs témoignages dans le Roannais.